Concertation sur la section Port-Saint-Père - Le Pont Béranger de la route Nantes-Pornic
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Projet anachronique et délétère
Ce projet ressorti des cartons date malheureusement d'une époque d'abondance énergétique et d'insouciance écologique où les considérations n'étaient pas les mêmes qu'actuellement, et n'est plus pertinent aujourd'hui : nous devons faire face désormais à un contexte de crise énergétique et climatique.
Le projet prétend principalement répondre à 2 besoins :
- prévenir les engorgements du traffic en hausse prévisionnelle/tendancielle
- réduire la mortalité de cette route
- prévenir les engorgements du traffic en hausse prévisionnelle/tendancielle
- réduire la mortalité de cette route
Or, du fait de la fin de l'abondance énergétique (pic tout-pétrole passé en 2011, retour sur investissement énergétique de l'extraction pétrolière rendant prochainement l'extraction inintéressante d'un point de vue énergétique), il semble douteux que la prospective d'augmentation de traffic se réalise : rouler en voiture individuelle va devenir de plus en plus coûteux. Cette abondance énergétique ne pourra pas être simplement remplacée par la voiture électrique : notre parc nucléaire est vieillissant, et les parcs éoliens & solaires sont d'un ordre de grandeur en dessous en terme de production électrique.
Quant au mirage des véhicules à hydrogène, c'est le même problème puisqu'il faut de l'énergie pour "produire" ce fameux hydrogène qui n'est qu'un vecteur énergétique au même titre que l'électricité.
Quant au mirage des véhicules à hydrogène, c'est le même problème puisqu'il faut de l'énergie pour "produire" ce fameux hydrogène qui n'est qu'un vecteur énergétique au même titre que l'électricité.
J'ajouterai, concernant les prospectives d'augmentation de traffic, qu'une route est utilisée de façon systémique jusqu'à "saturation", le traffic routier répondant en cela aux règles de mécanique des fluides. Ainsi, augmenter la "taille du tuyau" ne fera qu'appeler plus de traffic (si tant est que du traffic puisse émerger, cf point précédant sur la décrue énergétique). Il s'agit alors d'une prophécie auto-réalisatrice : en voulant s'adapter à une augmentation prévue de la fréquentation, on augmente cette fréquentation. Mais sans modifier la voie, le traffic se régulera naturellement (exemple pour expliciter : avec une 4-voies, des foyers vont s'excentrer de Nantes jusqu'à plus loin qu'actuellement, car la voie leur permettrait de rejoindre leur lieu de travail plus rapidement - sans cette 4 voies, les coeurs d'activités seront amenés au contraire à paraître dans d'autres bourgs que juste Nantes).
Sur la question de la mortalité routière, des solutions efficaces comme les ronds-points ont déjà été trouvées et mises en place par les localités. De plus, aucune étude sérieuse ne met en évidence à ma connaissance de corrélation entre déploiement d'une 4-voies et baisse de mortalité.
Enfin et surtout, sur l'aspect délétère de ce projet, j'attire votre attention sur les points suivants :
- le bilan carbone sera, de toute façon, défavorable
- l'impact écologique direct est défavorable
- les préemptions de terres agricoles affaiblissent la capacité de production alimentaire du territoire, en période de stress alimentaire & hydrique déjà présents et qui vont aller en s'accentuant
- le bilan carbone sera, de toute façon, défavorable
- l'impact écologique direct est défavorable
- les préemptions de terres agricoles affaiblissent la capacité de production alimentaire du territoire, en période de stress alimentaire & hydrique déjà présents et qui vont aller en s'accentuant
Concernant le bilan carbone, le projet actuel s'appuie sur le bilan produit par CEREMA : pour être "à l'équilibre" suivant le cas le plus optimiste (!), le projet devrait se limiter à Chaumes-en-Retz - Nantes et laisserait donc quand même un goulot d'étranglement du traffic, réduisant l'utilité déjà douteuse du projet.
Mais surtout, ce bilan s'appuie sur les objectifs SNBC (Stratégie Nationale Bas-Carbone), stratégie qui compte elle-même sur les collectivités pour adapter les mobilités vers plus de sobriété ! Si je schématise on se dit "la SNBC dit qu'on sera bon, donc on peut foncer"... or la SNBC compte sur nous pour être sobres !
Mais surtout, ce bilan s'appuie sur les objectifs SNBC (Stratégie Nationale Bas-Carbone), stratégie qui compte elle-même sur les collectivités pour adapter les mobilités vers plus de sobriété ! Si je schématise on se dit "la SNBC dit qu'on sera bon, donc on peut foncer"... or la SNBC compte sur nous pour être sobres !
En conséquence, il m'apparaît insouciant et inconséquent d'utiliser la capacité collective à transformer son territoire pour un projet en tel décalage avec les enjeux contemporains. L'argument souvent entendu "faire la 4 voies n'exclut pas de développer également le train et le vélo en parallèle" est fallacieux ! Nous avons des ressources limitées, que ce soit RH, matériaux, engins de chantier, management : allouons ces ressources à des projets répondant réellement aux défis actuels (je pense en particulier au train et au vélo, mais aussi à la mise en place de centrales électriques) !
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